Les BECU, Jeanne la petite fille de Fabien également connue comme Comtesse du Barry

Jeanne Bécu dit Cantigny est née à Vaucouleurs le 19 aout 1743. Elle est la fille naturelle d’Anne Bécu, fille de mon aïeul Fabien Bécu.

Acte de baptême de Jeanne Bécu dit Cantigny à Vaucouleurs – Source Archives départementales de la Meuse

Pendant que mon aïeule et ses descendants sont restés à Vaucouleurs, sa cousine Jeanne a suivi sa mère Anne à Paris. Il semble que Jeanne ait été protégée par l’employeur de sa mère, c’est ainsi qu’elle fut admise en qualité de pensionnaire chez les adoratrices du Sacré-Coeur au couvent de Sainte-Aure. Elle y passa neuf ans et sortit en 1758.

Elle a ensuite une vie plutôt bien remplie. Elle commence par apprendre la coiffure chez Lametz (fin 1758), puis devient Demoiselle de compagnie à La Courneuve chez Elisabeth Delay de La Garde née Roussel, veuve d’un fermier-général (1759, renvoyée en 1760 ou 1761 selon les sources). Modiste (dès 1761, sous le nom de « Mademoiselle Lange » dans une boutique « A la toilette »), courtisane (sous le nom de « Mademoiselle Vaubernier », dès 1761). Elle entame une liaison avec Jean-Baptiste Du Barry. Libertin dépravé et escroc notoire du demi-monde parisien, il projette de lui faire rencontrer Louis XV afin qu’elle devienne sa maitresse. L’ambitieux espère tirer profit de ce rapprochement en haut lieu. Jeanne fait plusieurs voyages à Versailles dans l’espoir d’y séduire le monarque. Celui-ci la remarque en effet, saisi par l’époustouflante beauté de cette courtisane, et devient son amant dès le printemps 1768. Bien qu’elle se fasse appeler Comtesse du Barry, Jeanne n’en a pas le droit. Il faut donc régulariser sa situation avant son installation et sa présentation officielle à la Cour. C’est pour cela que Jean-Baptiste lui fait épouse le 1e septembre 1768 Guillame Comte Du Barry son frère.

Acte de mariage de Jeanne Bécu et de Guillaume Du Barry- Source Archives de Paris [en ligne]

Jeanne devient ainsi Comtesse Du Barry par mariage. Il est à noter que sur son acte de mariage elle est indiquée comme « Jeanne Gomard De Vaubernier » et est âgée de 22 ans (alors qu’elle en a 24). Elle n’est pplus fille naturelle d’une couturière lorraine mais a un père (fictif même si certaines généalogies le font apparaître) Jean-Jacques Gomard De Vaubernier. Ironie de l’histoire le prête présidant la cérémonie n’est autre que Jean-Baptiste Gomard de Vaubernier (d’après ses biographies).

En décembre 1768, la favorite a ses premiers appartements dans l’Aile Nord du Château de Versailles. Les premiers pamphlets et injures obscènes sont publiés lorsque courtisans et parisiens réalisent que la relation entre la comtesse et le roi dure depuis plusieurs mois et n’est pas, comme beaucoup d’autres, un amour passager. Pour qu’elle soit plus libre et intouchable, Louis XV décide que Jeanne doit être officiellement présentée à la Cour. C’est chose faite le 22 avril 1769. Elle devient maîtresse du Roi et favorite officielle pendant 5 ans. Mais la favorite n’est pas épargnée par les intrigues de la Cour qui se jouent contre elle. Sa beauté déclenche bien des jalouses, et ses origines que certains considèrent comme douteuse provoquent le dédain de la dauphine Marie-Antoinette.

A la mort du roi, en mai 1774, sur ordonnance de son successeur Louis XVI, elle est chassée de Versailles et emmenée au couvent du Pont-aux-Dames à Meaux. En 1776, elle se retire à Louvenciennes pour y mener une vie paisible, recevant les grands noms du royaume, dont Jean-Jacques Rousseau. Quand la Révolution éclate, elle pense n’avoir rien à craindre ne se sentant pas sincèrement aristocrate. En janvier 1791, son château est cambriolé et des bijoux d’une immense valeur sont dérobés. Une partie du butin est retrouvée en Angleterre mais elle ne peut les récupérer pour des raisons juridiques. Elle effectue plusieurs voyages outre-Manche dans l’espoir de récupérer sa fortune. Hélas ses trajets attirent ainsi l’attention sur elle en cette période de grands troubles. Victime d’un procès expéditif, dans lequel elle se défend très mal, elle est accusée d’avoir conspiré contre la République. Ses séjours en Angleterre sont pris comme une aide masquée aux contres-révolutionnaires. Elle est guillotinée le 8 décembre 1793.

Liens familiaux entre la comtesse du Barry et ma famille. (Seuls les portraits de Jeanne Bécu et de Séverine de Cantigny sont des vrais. Les autres sont des illustrations)


Je pense qu’il n’y a pas deux destins plus différents que celui de mon aïeule Rose Balthazard et celui de sa cousine germaine Jeanne Bécu, Comtesse du Barry.

Sources

Les sources utilisées pour ce billet sont consultables ici

2 commentaires sur “Les BECU, Jeanne la petite fille de Fabien également connue comme Comtesse du Barry

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  1. Je m’intéresse aux gens qui étaient à Versailles au XVIIIe siècle. J’ai lu l’histoire de la belle Jeanne dans un récit d’Alain Decaux qui était très sympathique à son égard. Quelle belle surprise qu’elle soit dans ton arbre !

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