Victor est le dernier frère de mon arrière-grand-père Ambroise Souëf
Comment cousinons-nous?
Il est né le 19 octobre 1889 à Chateaugiron en Ille et Vilaine d’Ambroise et Victoire Moreau. Il est le quatrième de leurs cinq enfants et dernier fils. Il sera domestique.
De la classe 1909, il est affecté au régiment d’infanterie de Granville (2è R.I.) son service se passe sans rien de notable, il obtient son certificat de bonne conduite en 1912.
Sa première guerre mondiale
Rappelé sous les drapeaux le 2 août 1914, il réintègre son régiment. Il est évacué le 11 septembre 1915 pour « troubles mélancoliques ».
Le 15 février 1916, il est réformé pour mélancolie. Cette réforme a été confirmée pour « démence précoce depuis 1915 ».
Il passera le reste de la guerre d’hôpital militaire en hôpital militaire. D’abord Châlons-sur-Marne, puis Pau ou encore Bordeaux.
En 1926, il reçoit une pension définitive de 100 % pour « démence précoce, déchéance intellectuelle considérable. Interné depuis 1916 ».
Ce que la fiche matricule ne raconte pas c’est ce que me disait mon grand-père. Il m’a parlé de cet oncle enterré vivant, devenu fou qui quand il venait voir son frère, réveillait toute la famille en hurlant de terreur dans la nuit.
Victor est revenu vivant mais à quel prix? Certes il n’a eu aucune séquelle physique, mais son esprit est mort lors de ce conflit. Combien ont-ils été dans son cas?
Quels traumatismes la guerre a pu laisser pour les soldats qui en sont rentrés vivants…
Un hommage tellement triste !