S comme Soif

Mon aïeul René Julien Soif a eu une vie divisée en deux.

La première partie de sa vie est en lien direct avec l’Histoire de France. En effet, lorsqu’il était soldat il a participé à 17 campagnes napoléoniennes. J’ai trouvé cette information dans son acte de mariage ci-après

Acte de mariage de René Soif et Cyprienne Martin le 29 avril 1810 à Chateaugiron (35]

L’an mil huit cent dix le vingt neuf avril à midi par devant nous maire et officier de l’état civil de la commune de Chateaugiron, département d’Ile et Vilaine.

Ont comparu le sieur René Julien Soif, originaire et domicilié de cette commune, y né le 7 janvier mil sept cent soixante douze, fils de feu Jean Soif et de Jeanne De Braire décédés en cette commune savoir le père le 1 novembre mil sept cent quatre vingt deux et la mère le vingt cinq mars mil sept cent quatre vingt six. Ci devant soldat du quizième régiment de Sapeur à cheval rentré dans cette commune pour congé du treize aout mil huit cent neuf qui constata qu’il a été fait seize années de service qui comptant pour dix sept campagnes. Jouissant en consequence d’une solde de retraite d’une part.

Et demoiselle Cyprienne Marie Martin originaire et domiciliée de cette commune y née le vingt huit décembre mil sept cent quatre vingt huit fille de feu René Martin et de Marie Vigoureux cette dernière décédée le vingt huit janvier mil sept cent quatre vingt neuf et le père le douze avril mil huit cent neuf d’autre part.
Les deux nommés par procès verbal d’une communion composé de M. le Curé de Chateaugiron certifie curé de venu, des guès Maire de Noyal sur Villaine et de nous soussigné maire de Chateaugiron, présidé par M. le juge de paix de ce canton en date du treize et le dit mois d’avril pour être mariès ensemble en vertu de sa majesté l’empereur rendu à Compiègne le vingt mars dernier et recevoir en consequence la dote de six cent francs qui y est exprimée laquelle nomination a été approuvée pour avoir sa specition pour M. Robinet conseiller de prefecture pour M. le Prefet par congès le quatorze du même mois ayant régit par ailleurs son autorisation pour le renvoy de la cérémonie à ce jour.

D’après cet exposé les futurs en ayant regis le procédé de célébration du mariage présent, les publications et affichage ayant été fait après midi à la porte de cette maison commune les dimanche uinze et vingt deux du dit mois d’avril sans qu’il nous soit venu d’opposition à ce qu’il soit contracté et lecture ayant été donnée de toutes les pièces ci referencées et du code civil intitulé du mariage nous lui avons demandé s’ils voulaient se prendre pour mari et épouse. Nous ayant répondu séparément et affirmativement nous avons déclaré René Julien Soif et Cyprienne Marie Martin ont promis mariage. Lequel acte nous avons rédigé en présence du sieur Martin serrurier âgé de quarante cinq ans, André Martin, tailleur quarante quatre ans les deux oncles de la contractance. Pierre Soif, marchand, trente quatre ans et Jean Cailland, marchand, quarante six ans les deux frère et beau-frère du contractant et tous domiciliés en cette même commune.

Le dit acte dont avons pris note en présence de M. Tuel curé de cette commune et chanoine honoraire de l’église de Semmes, Hauffray, vicaire, Malherbe Chapelain des deux ursulines établies en cette résidence, Degust, Maire de Noyal sur Villaine, Baratte Maire d’Aubin de Pavasols, Damonoir vérificateur dans l’enregistrement et faisant par intérim le bureau de cet arrondissement, Agacier de la Moreller, Moy Goulez chevalier de la Giromain, Baratte les tous membres du conseil municipal, Muard juge de paix, Goffey greffier de la justice de paix et Morate membre du conseil, Courtille membre de la légion d’honneur, Domaigné receveur des contributions directes, Rapatel receveur à cheval du droit pécunier, Bopard employé dans les droits reunis, La Salle du centre Laufrey fauconnier des deux chirurgiens, Macé huissier cordelier et Mario Fila homme notable, Viauden officier de gendarmerie et Bardelot gendarme ont également assisté à la cérémonie sur le rapport de leur attachement au gouvernement que parce que les époux sont honorés par ler conduite que pour si l’eux pour donner un témoignage de l’interet qu’il a présenté au mariage et qu’il résulte la fête, ils se sont entendu entre eux pour un banquet à leurs frais qui va avoir lieu à la maison comune et auquel sont appamés les plus proches parents des onjoints.
Les époux et témoins et concitoyens denommés ont signé lecture faite.

Ces seize années vont de  1793 à 1810, période pendant laquelle il y a eu (a priori) en tout et pour tout 17 campagnes des guerres napoléoniennes. Nous pouvons donc en déduire que René Soif  a participé à l’intégralité de ces campagnes, je ne sais pas comment il a pu y survivre mais vu qu’il ne s’est marié qu’après heureusement pour ma famille !

FRANCE
siège de Toulon : 7 septembre – 19 décembre 1793
ITALIE
Montenotte : 12 avril 1796
Arcole : 15-17 novembre 1796
Rivoli : 14 janvier 1797
EGYPTE
Pyramides : 21 juillet 1798
Aboukir : 1 aout 1798 (navale)
SYRIE (ISRAEL maintenant)
Mont Thabor : 16 avril 1799
EGYPTE
Aboukir : 25 juillet 1799 (terrestre)
AUTRICHE
Marengo : 14 juin 1800
Ulm : 20 octobre 1805
MEDITERRANEE
Trafalgar : 21 octobre 1805
MORAVIE (REPUBLIQUE TCHEQUE)
Austerlitz : 2 décembre 1805
PRUSSE (ALLEMAGNE)
Iéna : 14 octobre 1806
RUSSIE
Eylau : 8 février 1807
PRUSSE (ALLEMAGNE)
Friedland: 14 juin 1807
AUTRICHE
Essling : 21-22 mai 1809
Wagram : 5-6 juillet 1809

Napoléon donna en dote à René Soif 600 francs, mais il ne fût pas le seul. Afin de marquer son mariage avec Marie Louise, Napoléon 1er a pris un décret dans son palais Impérial de Compiègne (60) le 25 mars 1810. Ce décret , sous son Titre IV , porte les dispositions suivantes.

Décret du 25 mars 1810
Du Mariage de 6000 Militaires.
Ces militaires devaient répondre à plusieurs critères dont celui d’être en retraite (militaire) et d’avoir au moins participé à une campagne.
Ils seraient marié le 22 avril 1810 avec des filles de leur commune, auxquelles il serait accordé une dot de 1200 francs pour Paris et de 600 pour le reste de l’Empire.
A savoir 60 dans la ville de Paris, 10 dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret soit 510 mariages pour 51 villes; 5 dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret soit 270 mariages pour 54 villes; 2 dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret soit 1110 mariages pour 555 villes; 1 dans chacune des justices de paix de l’Empire soit environ 3832 mariages pour 3608 villes (Ain à Gard, Gênes à Montenotte, Mont-Tonnerre à Yonne).
Les filles à marier devaient être choisies, ainsi que leurs maris
– Pour les villes chefs lieux de département, par la délibération du Conseil municipal approuvé par le préfet.
– Pour les villes qui ne sont pas des chefs lieux de département, par la délibération du Conseil municipal approuvé par le sous préfet.
– Pour les justices de paix, par une commission composée de deux maires et de deux curés désignés par le sous préfet, et du juge de paix qui présidera la commission et la réunira dans son domicile.
Les communes qui ne seraient pas comprises dans les articles précédents, pourront sur la délibération du conseil municipal, approuvée par le sous-préfet, marier un militaire et une fille de la commune, en se conformant, pour le choix et pour la quotité de la dot, aux dispositions ci-dessus.
(source: Didier DUDAL bulletin CG22 n° 52 octobre 2001)

La seconde fût certainement plus calme, en rentrant il épousa Cyprienne Martin et s’installa comme Perruquier (Fabricant de perruques ; aussi coiffeur et barbier).

René Soif a une autre particularité. Il a changé de nom de famille en fonction du rédacteur des actes. En effet il est nommé soit Soif soit Souëf, de même il a eu des enfants Soif et des enfants Souëf.

  • Souëf Pierre, Cyprien (1813-1863)
  • Souëf Cyprienne (1816-?)
  • Souëf Thomas (1817-?)
  • Soif Françoise (1821-1892)
  • Souëf Anna (1823-?)

Décret de Napoléon du 25 mars 1810

Actes de baptême et de décès de RenéActes de baptême et de décès de René
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Actes de baptême et de décès de René

4 commentaires sur “S comme Soif

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  1. Je me demande aussi comme Odile comment faisaient-ils pour faire tout ça ? ils devaient avoir une sacré santé pour supporter la cadence et les différences de températures !

  2. Mais en même temps heureusement pour ma famille qu’il est revenu car il ne s’est marié qu’après avoir vécu tout cela !

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