
Aujourd’hui tu aurais du avoir 91 ans. Tu étais ma troisième grand-mère.
Née Jacqueline Volondat le 27 janvier 1923, tout le monde t’appelait Tatine depuis que ton premier neveu n’arrivant pas à dire tata Jacqueline trouva ce surnom plus pratique.
De ton enfance passée dans le quartier Ste Anne à Reims avec ton frère, ta sœur et tes parents tu gardais plutôt de bons souvenirs. Combien de fois tu nous as raconté ton père t’emmenant à vélo au conservatoire avec ton violon sous le bras. L’hiver comme il faisait très froid, le canal gelait et tu traversais le canal en glissant sur la glace au lieu de prendre le pont de Vesle que ton papa avait reconstruit.

La vie n’a pas toujours été tendre avec toi. Lors de l’évacuation de la seconde guerre mondiale durant laquelle vous êtes retournés dans le Limousin de tes ancêtres. Durant ces quelques années tu as gardé les moutons avec ta sœur, ma grand-mère. Puis de retour à Reims vous avez trouvé la maison en grande partie détruite par les bombardements.
S’en est suivi une période particulièrement difficile pour toi, tu as été touchée par la tuberculose.Toi qui disais toujours : « il aurait fallu le déluge pour que je ne sorte pas et que j’aille m’amuser ». Cette maladie qui t’a envoyée plusieurs fois en sanatorium, fait quitter un emploie à la mairie et surtout t’auras privée de tes années de jeunesse.
Quand le premier travail que tu as retrouvé après a été dans un restaurant ta mère était inquiète car ce n’était pas bien pour tes poumons! Fort heureusement tu es ensuite rentrée chez Renault que tu ne quitteras qu’au moment de la retraite.

La retraite fut certainement l’un des moments les plus joyeux de ta vie. Tu achetas une maison à Bénévent-l’abbaye, où tu passas une bonne partie de celle-ci (environ 8 mois par an). Combien sommes-nous à avoir découvert la Creuse grâce à toi ? Tu m’as emmenée sur la terre de mes ancêtres, tu m’as montrée les maisons de Reix et du Fieux où ils ont vécu. On est allé à Fursac acheter des pâtés de pommes de terre pour toute la famille. Sans oublier la cueillette des champignons.

Toi qui n’a jamais eu d’enfants tu les adorais pourtant! Dès que tu pouvais les câliner tu le faisais. La dernière à avoir été dans tes bras est ma petite Léonie.
En juin dernier nous avons fêté tes 90 ans. Quelle bonne idée ce fût car quelques semaines plus tard tu es partie rejoindre tes parents et ton frère.
Tu me manques ma tatine.
Bel article émouvant. Parfois les tatines comptent beaucoup dans nos vies..
Un hommage rempli de tendresse et de souvenirs… Merci pour le partage !
Un bien bel article. C’est bien souvent ce qu’il nous manque dans nos généalogies. L’amour de ceux qui ne sont pas nos ancêtres directs, mais qui ont tant compter pour nous.
Merci c’est bien vrai
Merci de le lire 🙂
Merci Jimbo 🙂
Très bel article ! Très agréable à lire et plein d’émotions.
Je me joins aux autres : oui, bel article plein d’émotion et joliment illustré.
Merci Dominique 🙂
Merci pour ce commentaire 🙂