Le fileur, la fileuse, l’ouvrier de filature
Définition
La fileuse (celle des filatures industrielles) était responsable d’un ou plusieurs métiers à filer

(ou à retordre), machines destinées à réalisées des bobines de fil destinées à la vente (bobines de fil simple ou de fils retordus, c’est à dire comportant 3 ou 4 fils tressés).Certains métiers mesuraient entre 20 et 25 mètres de long et comportaient une quarantaine de broche. Les fileuses devaient alimenter les métiers en mèches placées derrière les machines dans des très grands « pots » (ou en fils placés en haut des machines pour les métiers à retordre). elles devaient surtout rebouter les fréquents fils cassés, devant !
Dans ma généalogie, deux départements sont concernés par cette industrie : l’Aisne et les Ardennes
Les filatures dans l’Aisne

L’industrie de la laine était la plus importante en 1880 puisqu’elle employait 6.600 ouvriers, plus de la moitié de ceux qui se trouvaient alors dans toute l’industrie textile et plus du quart de tous les ouvriers vivant alors dans le département. Elle était concentrée à peu près uniquement dans les deux rrondissements du nord : ceux de Vervins et de Saint-Quentin.
Les filatures dans les Ardennes

Une enquête de la Région Champagne-Ardenne de 2009 a recensé 60 filatures (19e siècle ; 20e siècle), dont 31 ont été sélectionnées pour l’étude.
Leur localisation s’organise en 3 foyers principaux :
– la vallée de la Meuse (et ses affluents) en amont de Sedan, et surtout à Sedan même,
– dans l’ouest du département, le long de la vallée de la Vaux,
– Le Rethelois.
La majorité des filatures se trouve dans le bassin sedanais, dont elles constituent l’activité historique depuis l’installation de la manufacture royale du Dijonval au milieu du 17e siècle. Alors que ce foyer est le plus ancien, c’est également celui dont l’activité a perduré le plus tardivement (3e quart 20e siècle). La période d’activité des usines de la vallée de la Vaux n’a par contre pas dépassée la Première Guerre mondiale. Les premières filatures mécanisées apparaissent à la suite de celles d’Angecourt et de Mouzon, construites sous l’impulsion du baron Poupart de Neuflize, respectivement en 1807 et 1809. Elles utilisaient directement l’énergie hydraulique et très vite la vapeur (Lainé à Rethel), puis l’électricité produite in-situ par l’intermédiaire de turbines hydroélectriques. Les bâtiments de hauteur caractérisent les premiers âges de la filature concentrée. Lalobbe, Mouzon, Angecourt, Givonne et Pouru-Saint-Remy (bâtiments disparus, mais documentés), Rethel, La Ferté-sur-Chiers et Chémery-sur-Bar (bâtiments conservés) en sont les meilleurs exemples. A la fin du 19e siècle, les filatures se développent en surface et non en hauteur, à l’exemple d’Hannogne-Saint-Martin où la filature primitive qui brûle est reconstruite avec des bâtiments à shed en rez-de-chaussée. Sur la fin du 19e siècle, alors que le tissage est intégré aux unités de production, les usines s’étendent. Les sites anciens s’adaptent (Givonne), d’autres sont créés de toute pièce (usine de l’espérance à Floing).
Dans ma généalogie
J’ai plusieurs branches qui sont concernées par ces métiers, aussi bien de mon côté que de celui de mon conjoint.
- Aimé, Joseph JUSTE 1805-1871, fils de Gille (Hermenegilde) et Catherine, Josèphe MAGNIER, marié avec Eusèbe JULIEN – Saint-Quentin (Aisne)
- Elisabeth Adélaïde GOSSET 1793-1857, fille de Jean-Baptiste , mariée avec Augustin Isidore BRASSEUR – Saint-Michel (Aisne)
- Marie Louise DESQUILBET 1755-1834, fille de Jacques et Marie-Louise OGER, mariée avec Pierre Joseph BRASSEUR – Saint-Michel (Aisne)
- Marie Madelaine TROCME 1764-1802, fille de Pierre et Cécile DOLLE, mariée avec Éloi DUMONT – Levergies (Aisne)
- Marguerite RANDON †1829, mariée avec Jean-Pierre PÉCHENET – Marvaux-Vieux (Ardennes)
- Jean-Baptiste PÉCHENET †1785, marié avec Catherine CLIQUET – Marvaux-Vieux (Ardennes)

Sources
Etude de la Région Champagne-Ardenne de 2009 sur les Filatures
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