Cet acte ne fait pas parti de ma généalogie, je l’ai croisé dans mes recherches et il m’a semblé correspondre au généathème de février. Je n’ai pas pour habitude de regarder les autres actes que ceux que je cherche mais celui-ci m’a intriguée.
L’an mil huit cent trente-sept, le premier novembre, a été reçu le procès-verbal dont la teneur suit
« L’ an mil huit cent trente-sept, le trente-un Octobre, neuf heures du soir, nous Pierre Morère, agent de police de la ville de Laon, sur l’avis qui nous a été donné par Madeleine Gachin, sœur supérieure de l’hospice des indigents et enfants trouvés de cette ville, qu’un enfant venait d’être exposé aujourd’hui à huit heure du soir par une personne inconnue, à la porte de cet hospice, nous y sommes transporté et après examen de cet enfant, nous
avons reconnu et constaté qu’il est de sexe masculin, paraissant âgé de huit jours, vêtu d’un petit bonnet bleu à fleurs rouges, d’un petit corset brun, d’un mouchoir à carreaux rouge et blanc, d’un langeron à carreaux bleu et rouge et d’une chemise de calier, sans autre renseignements.
De suite nous avons remis le dit enfant entre les mains de la dite Dame Gachon qui s’en est chargé et nous a promis d’en prendre soin, il a été inscrit sur le registre 13e de l’hospice sous le n° 9014. De tous quoi nous avons rédigé le présent procès-verbal que la dite Dame Gachon a signé avec nous après lecture faite. »
Le procès-verbal dont copie est transcrite ci-dessus servira d’acte de naissance à l’enfant y désigné auquel ont été donné les noms de Colombo Quentin, par nous Jean François Charlemagne Paringand, premier adjoint au Maire et par délégation officier de l’état civil de la ville de Laon aujour’dhui premier novembre mil huit cent sept.
J’ai été étonnée par la minutie le policier détaille les vêtements de l’enfant et la condition de sa découverte. Je ne sais pas si lors des abandons ce type de procès-verbal était systématiquement rédigé et si ils étaient tous détaillés à ce point.
Et vous avez-vous déjà croisé ce type d’acte au cours de vos recherches?
Source : Naissances - 1837 - Laon - AD02 en ligne
L'univers de Céline 
Ces détails pouvaient servir plus tard à une reconnaissance de l’enfant. On en trouve effectivement parfois.
J’ai rencontré ce type de procès-verbal dans les registres de Pau, où il y avait un hospice qui accueillait les enfants trouvés : pratiquement un acte sur deux dans les registres de 1811 ! Les détails sont notés pour une éventuelle reconnaissance ultérieure de l’enfant. J’en avais fait un billet sur mon blog en décembre dernier : http://degresdeparente.blogspot.fr/2014/12/un-petit-bonnet-dindienne.html
Le mot que tu n’as pas déchiffré est « paraissant » dans la phrase « paraissant âgé de huit jours… »
Merci Dominique 🙂
Bonjour! Cet acte est très intéressant et assez touchant.
On trouve de tels actes depuis le XVIIIe siècle, surtout dans la seconde moitié, car c’était une époque où les enfants étaient très nombreux à être abandonnés aux hôpitaux. L’actes est très détaillé, certainement dans le souci de bien identifier l’enfant. Les femmes confiaient parfois leur enfant à l’hôpital dans l’espoir de le reprendre plus tard, quand elles auraient plus d’argent ou en tout cas une condition meilleure. Ici le fait que la mère donne son nom et prénom peut laisser penser qu’elle espérait peut-être le récupérer plus tard.
De plus, j’ai l’impression aussi que l’identification des personnes était une sorte d’obsession dans certains cas : comme pour cet enfant abandonné, j’avais vu des descriptions tout aussi précises pour des personnes décédées dans la Meuse. Peut-être que cela fait partie de la culture écrite administrative ?
Ce type d’acte est toujours captivant. Merci du partage.
J’en ai également trouvé un, dans le Haut-Rhin: http://wp.me/p1LJmK-mM
Effectivement ce genre d’acte était très courrant au cours du XVIIIe siècle. Cela permettait d’indentifier un enfant si jamais la mère venait à le réclamer après l’avoir abandonné.