Charles GARNIER et Elisabeth PETITBIEN

Charles GARNIER est né le 21 novembre 1763 à Lamarche (Vosges). Il est le fils de Charles GARNIER, huissier et de Reine POTHIER.

Acte de naissance de Charles Garnier fils – Source AD 88 [en ligne]

 Il deviendra lui-même huissier comme son père.

Huissier : les huissiers proprement dits avaient pour fonction d’assurer le service des tribunaux et des audiences

Il épouse le 18 juin 1793 à Uruffe Elisabeth PETITBIEN, celle-ci est née à Uruffe le 6 décembre 1763.

Acte de baptême d’Elisabeth Petitbien – Source AD 54 [en ligne]

Le couple s’installe à Lamarche où Charles exerçait déjà.

Charles durant la période révolutionnaire

Durant la période révolutionnaire, Charles fils (comme il signe) sera élu Agent national pour sa commune.

Extrait d’un acte de l’Etat-civil de la commune de Lamarche en l’an 3

Définition Agent National (source Wikipédia)

L’agent national est une fonction créée sous la Révolution française, pendant la Terreur. Le 28 brumaire an II (18 novembre 1793), Billaud-Varenne présente au nom du Comité de salut public un rapport sur l’organisation du Gouvernement révolutionnaire et un projet de décret adopté par la Convention nationale le 14 frimaire (4 décembre). Ce décret institue, dans sa deuxième section, articles 8 et 13 à 22, des agents nationaux pour représenter le gouvernement auprès des administrations des districts et des communes, en remplacement des procureurs-syndics de district, des procureurs de commune et de leurs substituts. Suivant l’article 14, ces agents nationaux sont « chargés de requérir et de poursuivre l’exécution des lois, ainsi que de dénoncer les négligences apportées dans cette exécution, et les infractions qui pourraient se commettre ». Au contraire des autres autorités, sédentaires, « ils sont autorisés à se déplacer et à parcourir l’arrondissement de leur territoire, pour surveiller et s’assurer plus positivement que les lois sont exactement exécutées ». Cette activité de contrôle (aussi bien sur les autorités constituées que sur les particuliers) et l’étendue de leur domaine d’intervention (la surveillance de l’application des lois et des décisions de la Convention et de ses comités) leur assurent une grande puissance. Suivant l’article 15, les procureurs-syndics de districts et les procureurs des communes ont été maintenus dans ces nouvelles fonctions, « à l’exception de ceux qui sont dans le cas d’être destitués ». Purgés de leurs éléments terroristes après le 9 thermidor, les agents nationaux sont supprimés le 28 germinal an III (17 avril 1795).

Signature de Charles GARNIER fils en 1793

C’est également durant cette période qu’il fût le fondé de pouvoir du Marquis Charles-François-Sylvestre de Spada (citoyen Spada dans le document). Celui-ci voulant récupérer des biens donnés par son grand-père le Comte de Morvilliers. Ayant été débouté, il du se résoudre à les racheter, c’est pour cela qu’il fit appel à mon aïeul.

Extrait de l’Echo paroissial de Vrécourt – Essai historique de Vrécourt – 1919 – Source Gallica

La famille de Charles et Elisabeth

Charles et Elisabeth auront six enfants.

Charles François Martin GARNIER 1793-1794

Extrait de l’acte de naissance de Charles François – Source AD 88 [en ligne]
Extrait de l’acte de décès de Charles François – Source AD 88 [en ligne]

Alexis Victor GARNIER 1795-1800

Extrait acte de naissance d’Alexis Victor Garnier – source AD 88 [en ligne]
Extrait acte de décès d’Alexis Victor Garnier – Source AD 88 [en ligne]

Reine Elisabeth GARNIER 1798-1870

Extrait acte de naissance de Reine Garnier – Source AD 88 [en ligne ]

Reine s’est installée à Paris peut-être en même temps que son frère Charles. Elle s’y est mariée avec un certain François DAVID.

Elle y décède en 1870. 

Acte de décès de Reine Garnier – Source Archives de Paris [en ligne]

 Charles Alexandre Victor GARNIER 1800-1877

Extrait acte de naissance de Charles Alexandre Victor Garnier – Source AD 88 [en ligne]

Comme sa sœur il s’installe à Paris où il épouse en 1829 Catherine COLAS une cuisinière native elle aussi d’Uruffe. Lui devient cocher. 

Il décède à Paris en 1877.

Acte de décès de Charles Alexandre Victor GARNIER à Paris (10è arrondissement) – Source Archives de Paris [en ligne]

François, Louis, Augustin GARNIER 1802-1859

Acte de naissance de François – Source AD 88 [en ligne]

François devient journalier. Il a une vie agitée.

Le six février 1827, il devient père pour la première fois. Une certaine Victoire JANCENELLE accouche d’une petite Cécile. François et Victoire ne sont pas mariés, mais François déclare et reconnaît sa fille en présence de Paul le frère de Victoire. Celle-ci décédera à l’âge de trois jours. Un peu plus d’un mois après, le dix-sept mars, Victoire rejoindra sa fille elle n’avait que vingt-cinq ans.

Il épouse le 27 novembre 1846 Marguerite DOMPTAIL. Lors du mariage il reconnut tous les enfants naturels qu’elle a eu et qui sont encore en vie. 

  • Dominique-Auguste DOMPTAIL 1831-1835
  • Eugène DONTAIL-GARNIER 1833-
  • Léonie GARNIER 1837- 1874
  • Marie-Pelagie DOMPTAIL-GARNIER 1839-1915
  • Mansui, Victor DOMPTAIL-GARNIER 1840-
  • Mansui DOMPTAIL 1842-1842
  • Dominique, Auguste DOMPTAIL-GARNIER 1843- 1915
  • Julie, Emma DOMPTAIL-GARNIER 1846- 1869

François épouse Marguerite Domptail le vingt-sept novembre 1846. Lors de ce mariage, ils légitiment six enfants sur les huit que Marguerite a eu, ce sont les six encore en vie à ce moment-là : Eugène, Léonie, Marie-Pélagie, Mansui, Dominique Auguste et Julie Emma. A cette date François est dit propriétaire et Marguerite manœuvre. Aucun des parents des mariés n’est présent, ceux de François ainsi que la mère de la mariée sont déjà décédés lorsque ce mariage a lieu. Tandis que son père est indiqué comme absent de la commune depuis trente-et-un ans.

Ils auront encore quatre enfants après leur mariage.

  • Marie-Eloise GARNIER 1848-
  • François, Théodore GARNIER 1850-1915
  • Jean-Baptiste GARNIER 1854-1858
  • Charles GARNIER 1854-

1854 est l’année de la dernière grossesse de Marguerite. Et quelle grossesse ! Celle-ci est en effet gémellaire et voit naître Charles et Jean-Baptiste le vingt-sept février. Cependant elle ne s’en remettra pas car elle décédera quelques mois plus tard le vingt août. Elle laissera ainsi François seul avec dix enfants.

Après le décès de Marguerite, François semble avoir refait sa vie avec une femme pas très recommandable. Il vivait en concubinage avec une femme soupçonnée de vols dont il pourrait être le complice !

Le cinq janvier 1858 lorsque trois colporteurs savoyards, les frères Claude et François REDOUX et leur beau-frère François ALLAMANT arrivent à Uruffe avec l’intention d’y dormir pour la nuit. Passant devant le logis de François, ils entendent les cris de deux jeunes enfants que ce dernier était en train de maltraiter de manière révoltante. Les deux enfants étaient au sol pendant que leur père les frappait violemment avec ses pieds.Voyant cela, Claude REDOUX s’interposa. François furieux le pris à la gorge à tel point que le jeune homme en perdit sa respiration. Heureusement pour lui, son frère François REDOUX parvint à faire lâcher François GARNIER. Celui-ci se retourna alors contre lui. Cette fois ce fut Claude qui délivra son frère en frappant François GARNIER à coups de bâtons. Celui-ci abandonna la lutte et rentra chez lui. Ainsi les trois colporteurs décidèrent-ils de continuer leur route.

Cependant ils ne virent pas tout de suite que François GARNIER était ressorti de chez lui et les suivait cachant dans son dos une barre de fer dont il s’était armé.François GARNIER se mit alors à poursuivre les frères REDOUX et leur beau-frère ALLAMANT en proférant des menaces. Il leur indiqua clairement son intention de les tuer. Les trois savoyards lui répondirent qu’ils n’avaient pas peur de lui et entreprirent de reprendre leur chemin. C’est à ce moment-là que François GARNIER assena un terrible coup à François REDOUX derrière la tête. Celui-ci s’écroula inanimé la tête en sang.

REDOUX fut transporté dans une maison du village. François GARNIER les a encore suivis en regrettant de ne pas avoir pu faire subir le même sort aux deux autres colporteurs.Le médecin ayant été appelé par des témoins, François GARNIER pris la fuite en abandonnant ainsi ses enfants. Le pauvre colporteur François REDOUX ne survécu pas à ses blessures, il mourut le dix-sept janvier.

Des recherches furent entreprises pour retrouver François GARNIER. Pendant ce temps celui-ci se cachait dans les bois tentant ainsi de se faire oublier. Mais il fut arrêté dix-sept jours plus tard alors qu’il tentait de fuir à l’étranger. Montrant ainsi tout son courage pour assumer ses actes.

C’est pour juger ces faits odieux que le cinq mai 1858 la cour d’assises de Meurthe s’est réunie. L’accusé François GARNIER est ainsi déclaré coupable par le jury d’avoir porté avec préméditation à François REDOUX des coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Il est condamné à quinze années de travaux forcés. François GARNIER est désespéré en entendant la sentence.Suite à cette condamnation, François GARNIER ne se pourvoira pas en cassation et sera envoyé au bagne de Toulon tout d’abord, puis au bagne de l’ilet-de-la-Mer Guyane où il décède le vingt-huit octobre 1859.

Extrait de la retranscription de l’acte de décès de François – Source AD 88 [en ligne]

François GARNIER est un récidiviste déjà condamné en 1837 pour outrage envers un gradé et en 1850 pour des coups volontaires.

Lorsque François GARNIER est condamné en mil huit cinquante-huit ses enfants sont pour la plupart mineurs. Eugène a 25 ans, Léonie 21 ans, Marie-Pélagie 19 ans, Mansui Victor 18 ans, Dominique 15 ans, Julie 12 ans, Marie-Eloise 10 ans, François Théodore 8 ans et Charles 4 ans. Jean-Baptiste décède juste avant la condamnation.  

Jean-Baptiste Alexandre GARNIER 1805-1888 (sosa 52)

Jean-Baptiste est né le 28 mai 1805 à Lamarche.

Il devient menuisier. Sa mère refusera d’accepter son mariage, j’en ai déjà parlé ici. Jean-Baptiste était menuisier et Antoinette manœuvre. Ensemble ils auront quatre enfants : Claude (1835), Sophie (1837), Nicolas (1839) et Isidore (1841).  Ce couple aura son propre billet ultérieurement.

Extrait de l’acte de naissance de Jean-Baptiste – Source AD 88 [en ligne]
Extrait de l’acte de décès de Jean-Baptiste – Source AD 88 [en ligne]

La famille Garnier de notables à gens du peuple

Charles fils représentait la 4è génération de notables dans la famille. Ou tout du moins d’homme ayant une fonction reconnue dans sa commune.

Mais aucun de ses fils n’a repris le flambeau. Charles-Alexandre est devenu cocher, Jean-Baptiste menuisier et François a un profil qui détonne encore plus car de manouvrier il est devenu meurtrier. Heureusement pour ses parents ceci s’est passé après leur décès.

Est-ce la Révolution qui a fait descendre cette famille d’un étage dans la classe sociale? Ce n’est pas impossible.

De Lamarche à Uruffe

Je ne sais à quel moment mais le couple s’installe à Uruffe.

Charles décède le 27 avril 1833 à Lamarche. Il est décédé chez son frère Louis Ignace qui vivait toujours à Lamarche

Acte de décès de Charles Garnier Fils – Source AD 88 [en ligne]

Elisabeth lui survivra 13 ans. Elle décède chez elle à Uruffe le 31 octobre 1846.

Acte de décès d’Elisabeth Petitbien – Source AD 54 [en ligne]

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